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  • JOURNÉES D'ÉTUDES
    Les revues littéraires dans l’archipel des Caraïbes
    Labex Obvil/CRLC
    10 octobre 2014, salle des actes de Paris-Sorbonne
    Les revues littéraire dans l’archipel des Caraïbes

    10 octobre 2014, salle des actes de Paris-Sorbonne


    Journée d’études organisée par Renée-Clémentine Lucien et Kerry-Jane Wallart, dans le cadre du programme « La valeur littéraire à l'épreuve de l'archipel: les écritures des Caraïbes et les études postcoloniales », du Labex « Observatoire de la vie littéraire » de Paris-Sorbonne/ Sorbonne Universités.

    PROGRAMME:

    9h30 Accueil des participants
    9h 45 Victoria Famin (Paris Sorbonne)
    Les griots, entre indigénisme et négritude
    10h15 Yolaine Parisot (Université de Rennes 2)
    La revue littéraire à l’épreuve du 12 janvier 2010 : pour une esthétique de l’« intranQu’îllité »
    Pause café

    11h00 Joséphine Marie (Université d’Arras)
    Les créations du XIXe siècle dans les revues de la Caraïbe postcoloniale : les cas de Recherches en esthétiques (Martinique) et de Anales del Caribe(Cuba)
    11h30 Dominique Berthet (Université des Antilles)
    Tropiques, un outil de résistance

    pause déjeuner

    14h Sandra Hernandez (Université de Lyon 2)
    África en América, Casa de las Américas, 1966/2011: revendications politiques, discours identitaires et histoire culturelle
    14h30 Catherine Brasselet (Université Catholique, Lille)
    De l’espace réticulaire à l’espace du transfert
    15h Dominique Diard (Université de Caen Basse Normandie)
    Tropiques (1941-1945) : dissidences en Relation
    Pause café

    15h45 James Procter (Newcastle University)
    The Short Space
    16h15 Hakima Bennaïr (Paris-Sorbonne)
    L’impact des revues noires dans l’édition de la littérature algérienne

    La revue littéraire, pourtant le fer-de-lance que l'on sait de bien des avant-gardes des deux ou trois siècles écoulés, semble aller à l'encontre de la pratique artistique à plus d'un égard. Collective, elle nie l'autorité comme aussi l'organicité de la structure. Ephémère, elle n'a pas vocation à transcender la contingence temporelle ou l'accident de l'événement. Moins coûteuse que son autre, le livre, elle s'inscrit dans un modèle économique allant tout à l'encontre de ce qu'Adorno qualifie, dans le sillage de Benjamin, de fétichisation esthétique, et régionalement circonscrite, elle ne prétend nullement à l'universalité à laquelle on voue souvent l'Art. C'est peut-être justement cette irrévérence, cette insouciance aussi, qui firent de la revue littéraire le berceau de la littérature de la Caraïbe, toutes aires linguistiques confondues.
    Comme dans la sphère politique, c'est Haïti, première République noire, qui donne le coup d'envoi de ces revues, avec "Jeune Haïti" (1895 à 1898), puis "La Ronde" jusqu'en 1902. C'est surtout à compter des années 1930 que ces revues apparaissent et essaiment de bout en bout de l'archipel, au fil des interruptions et des reprises, au gré des rencontres, des parcours personnels et des possibilités matérielles d'existence ; toujours est-il que leurs destins cartographient très bien un paysage intellectuel foisonnant. On citera en vrac Focus en Jamaïque, sous la direction de la sculptrice Edna Manley ; Forum Quaterly et Bim à la Barbade, fondée sous la houlette de l'intellectuel Frank Collymore ; Kyk-Over-Al en Guyane britannique ; The Quarterly Magazine, Trinidad, revue dirigée par Alfred Mendes et C. L. R. James, The Beacon, Youth, Picong et Callaloo à Trinidad ; St George’s Literary League à la Grenade ; The Outlook au Honduras britannique. Il faut leur ajouter, à partir de 1949, le Caribbean Quaterly, créé par l’Université des Indes Occidentales à Saint-Augustine (Trinidad), tout comme Pelican, pour le campus de Mona (Jamaïque), dont Derek Walcott prit la direction le temps de ses études. Pour les Antilles francophones, qui travaillent souvent de concert avec des auteurs africains, ce sera la Revue du Monde Noir, fondée en 1931, Présence Africaine, fondée en 1947 et qui paraît toujours, Tropiques, édité par Aimé Césaire, Légitime Défense ou L'Etudiant Noir - quant à Haïti, elle renoue avec cette tradition avec les Griots, en 1938. Aujourd'hui encore, les revues rendent compte d'une certaine actualité littéraire, telle la Caribbean Review of Books (CRB), qui s'est exportée sur la toile depuis Port-of-Spain et qui continue de laisser des traces vite effacées, pied-de-nez sans cesse relancé à la face d'une supposée monumentalité de l'oeuvre d'art - on pourra donc relier le destin de ces revues à l'émergence de la littérature numérique, et de ce que cette dernière implique de bouleversements de nos catégories critiques.
    Toutes ces revues se passent le mot dès avant la Seconde Guerre Mondiale et les bouleversements qu'elle provoquera dans la zone ; on y sort de ce qui tenait souvent, jusqu’alors, lieu de littérature caribéenne, c’est-à-dire de l'imitation sempiternelle d’une poésie d’inspiration romantique qui ressassait les poncifs de la bucolique et de la pastorale, voire de ce roman gothique qui faisait délicieusement peur et dont les contraintes se transposaient si aisément sur les terres des boucaniers, des marchands d'esclaves et des grandes demeures des planteurs. On commence également, dans la droite ligne des travaux du cubain Fernando Ortiz, à s’y intéresser de près aux travaux des ethnologues et des anthropologues sur la culture populaire caribéenne, restée souterraine et tabou jusqu'alors, comme les auteurs de la Renaissance de Harlem l'avaient fait à peine plus tôt pour les Etats-Unis.
    Cette journée d'étude se propose de scruter telle effervescence, et au premier chef la manière dont elle a pu contribuer à la fois à la formation de générations successives d'auteurs de plein droit, et dont elle a aidé à forger une conscience, voire une identité, régionales. On espère par ailleurs dégager les migrations d'un genre à un autre à la faveur de ce creuset générique que la revue peut représenter. Une lecture plus politique, sociologique, ou tout simplement historicisante, dégagera peut-être des conclusions quant à l'engagement propre à l'écrivain caribéen, dans une zone où l'idéologie n'est jamais bien loin (marxisme mâtiné d'inspiration garveyenne dans les années 30, nationalisme des années 40 et 50, compte à rebours de l'indépendance pour les territoires anglophones dans les années 60, Black Power dans les années 70, anti-impérialisme dans les années 80, qui ont vu la diplomatie yankee se faire ressentir comme jamais, sans parler des Antilles françaises qui continuent de dire une écriture "en pays dominé" pour reprendre une expression de Chamoiseau - autant de mouvements dont les revues se sont très largement fait l'écho de manière directe ou détournée), tant les revues furent le lieu de la prise de position. On pourra recourir à la théorie post-structuraliste pour tenter de cartographier les caractéristiques d'un phénomène littéraire polyphonique au point de mettre en crise tout point de vue possible. Enfin, dans une perspective plus structuraliste, on pourra suivre les lignes de fuite de certaines notions (l'urgence, le fragment, la forme brève, le mélange, l'hybridité, l'échange, le don et la dette, la série, etc.) toujours implicitement mises en exergue par le mode de fonctionnement de la revue littéraire. Cette liste n'épuise évidemment pas toutes les possibilités offertes par le sujet.


    Le programme « La valeur littéraire à l'épreuve de l'archipel: les écritures des Caraïbes et les études postcoloniales », rattaché au Labex « Observatoire de la vie littéraire » de Paris-Sorbonne/ Sorbonne Universités, réunit des enseignants-chercheurs de quatre équipes de l’université Paris-Sorbonne, le CIEF (Romuald Fonkoua), le CRIMIC (Renée-Clémentine Lucien), le CRLC (Véronique Gély) et VALE (Alexis Tadié, Kerry-Jane Wallart).
    http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/FR/Page_seminaire_detail.php?P1=317
    http://obvil.paris-sorbonne.fr/obvil/presentation
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