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    Légitimité et illégitimité de la littérature : Qui a le droit d’écrire quoi ?
    vendredi 28 et samedi 29 juin 2019 maison de la recherche
    Marco Doudin (CRLC), Clément Scotto di Clemente (CRLC, Agathe Giraud (CELLF), Esther Demoulin (CELLF), Jean-Christophe Corrado (CELLF), Charlotte Laure (Sorbonne nouvelle)
    Colloque interuniversitaire
    Légitimité et illégitimité de la littérature et du théâtre.
    Qui a le droit d’écrire quoi ? Qui a le droit de montrer quoi ?

    Sorbonne Université-Sorbonne Nouvelle
    28-29 juin 2019

    Organisateurs :
    GRILL, Groupe de Recherche Interuniversitaire en Langue et Littérature
    (Jean-Christophe Corrado, Esther Demoulin, Alice Desquilbet, Marco Doudin, Agathe
    Giraud, Charlotte Laure, Clément Thiebault Scotto Di Clemente, Marie Vigy)

    PROGRAMME

    Journée 1
    28 juin 2019 (9h30-16h30)
    Maison de la recherche, Sorbonne Université
    Salle D040 (28, rue Serpente, 75006 Paris)

    9h Accueil des participant·e·s

    9h15 Mot d’accueil

    Panel 1 (9h30-11h) : Construire sa légitimité
    (modératrice : Marie Vigy, Sorbonne Nouvelle)
    9h30 Caroline Labrune (Université de Rouen Normandie), « Célébrer la gynécocratie en pleine Fronde : comment Pierre Du Ryer a-t-il pu écrire Nitocris, Reine de Babylone ? »
    10h Esther Demoulin (Sorbonne Université), « Sartre et Beauvoir, ou le transfert de la légitimité littéraire »
    10h30 Aurore Turbiau (Sorbonne Université), « Libération des femmes : année zéro. Fonder une légitimité de la parole politique et littéraire des femmes »

    11h Pause

    Panel 2 (11h30-12h30) : Une légitimité embarrassante ?
    (modératrice : Charlotte Laure, Sorbonne Nouvelle)
    11h30 Jean-Christophe Corrado (Sorbonne Université), « “Et l’embourgeoiser de cette façon était peut-être le plus mauvais tour qu’on pût lui jouer.” Jean Genet face à sa légitimation »
    12h Marina Gesrel (Sorbonne Université), « Postures surréalistes : la conquête d’une légitimité contradictoire »

    12h30 Buffet

    Panel 3 (14h-16h30) : Instances de légitimation
    (modératrice : Agathe Giraud, Sorbonne Université)
    14h Pierre Lyraud (Sorbonne Université), « De quel droit parle-t-on encore de Pascal ? »
    14h30 Augustin Guillot (Paris I Panthéon-Sorbonne), « La société contre l'État : l'opinion publique et la crise des instances de légitimation littéraire en France autour de 1830 »

    15h Pause

    15h30 Lucie Roussel Richard (Normandie Université), « Le théâtre de Delphine de Girardin à l’épreuve de la critique »
    16h Elisabeth Viain (Sorbonne Université), « Le Boulevard-shaming ou la réputation peu flatteuse du théâtre dit de Boulevard auprès du public et des dramaturges de théâtre contemporain »

    19h30 Restaurant


    Journée 2
    29 juin 2019 (9h30-16h)
    Maison de la recherche, Sorbonne Nouvelle,
    Salle Athéna (4, rue des Irlandais, 75005 Paris)

    9h15 Accueil

    Panel 1 (9h30-10h30) : Délégitimer, censurer
    (modératrice : Alice Desquilbet, Sorbonne Nouvelle)
    9h30 Clément Scotto di Clemente (Sorbonne Université), « Légitimation et évolution de la haine du théâtre »
    10h Elisabeth Lacombe (Université de Picardie Jules Verne), « La Sorcière (Thomas Middleton, circa 1613-1616) et La Devineresse (Thomas Corneille et Jean Donneau de Visé, 1679) : deux victoires de la censure ? »

    10h30 Pause

    Panel 2 (11h-12h30) : Appropriations et transferts culturels
    (modérateur : Marco Doudin, Sorbonne Université)
    11h Jean-Baptiste Scherrer (Université Paris I Panthéon-Sorbonne/Université de Fribourg-en-Brisgau), « L’appropriation culturelle, une notion juridique pour protéger les identités collectives »
    11h30 Solène Méhat (Université Paris 8), « Du rôle de l'identité de l'auteur dans la controverse littéraire contemporaine : étude des débats autour de la performance de Kenneth Goldsmith “The Body of Michael Brown” »
    12h Weihang Huang (Sorbonne Nouvelle), « La légitimité par L’Orage et L’Orage dans sa légitimité. La réception du théâtre occidental en Chine à partir des années 1930 »

    12h30 Buffet

    Panel 3 (13h30-16h) : Sujets illégitimes
    (modératrice : Esther Demoulin, Sorbonne Université)
    13h30 Nicolas Fréry (Sorbonne Université), « “Jeter un regard sur ce que l’opinion a traité d’ignoble” : la querelle de la lingère et du cocher dans La Vie de Marianne »
    14h Pierre Damamme (Sorbonne Université), « “Cupidon déchaîné” : le goût des moins de seize ans dans l’œuvre de Gabriel Matzneff »

    14h30 Pause

    15h Mouna Adouni (Université de Lille/Université de Sfax), « La représentation de la figure du bourreau dans Les Bienveillantes de Jonathan Littell, La Disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez, La Part de l’Autre d’Eric-Emmanuel Schmitt et HHhH de Laurent Binet »
    15h30 Maxime Boeuf (Aix-Marseille Université / Universität Tübingen), « Clara Viebig, la mise à l’index de la “plume féminine” »

    16h Clôture du colloque


    DESCRIPTION

    « [I]l y a des limites que la littérature, même la plus légère, ne doit pas dépasser, et dont Gustave
    Flaubert et co-inculpés paraissent ne s'être pas suffisamment rendu compte ». Ces mots sont ceux du
    jugement rendu à l’issue du procès intenté à Gustave Flaubert devant le tribunal correctionnel de la
    Seine le 8 février 18571, tels qu’on les trouve rapportés par la Gazette des tribunaux. Quelques mois
    plus tard, le 20 août, l’avocat Ernest Pinard, qui occupait déjà la fonction de procureur général lors
    du procès de Madame Bovary, prononce un réquisitoire à l’encontre du Baudelaire des Fleurs du
    mal : « De bonne foi, croyez-vous qu’on puisse tout dire, tout peindre, tout mettre à nu […] ? »2 P.
    Desproges se demandait si l’on pouvait « rire de tout », ce n’était en fait que le déplacement et la
    limitation au seul domaine de l’humour d’une question plus vaste que l’on pourrait formuler ainsi :
    « peut-on écrire de tout ? » ou encore : « peut-on tout écrire ? » Le débat suscité récemment par la
    réédition des pamphlets antisémites de Céline par Gallimard montre assez que la question de ce qui
    a droit à l’imprimé est loin de connaître un apaisant consensus, et la polémique autour de ces textes
    a aussi pour intérêt de complexifier le profil et les motivations des opposant.e.s à la libre
    publication, puisque ce sont ici des acteur.trice.s de la société civile (la LICRA3, le BNVCA4) qui
    ont clamé que l’on ne peut pas tout dire sous prétexte de littérature. Le débat sur la légitimité des
    textes littéraires, qui a scandé les grandes étapes de notre histoire littéraire, des bienséances du
    théâtre classique au procès Genet d’Hambourg5, est donc encore vivace. Cet éternel débat, dont les
    termes changent, illustre aussi l’évolution de notre rapport à la littérature (on ne reproche pas la
    même chose à un.e auteur.e du XVIe siècle et à un.e écrivain.e contemporain.e) autant que des
    pratiques d’écriture (un.e auteur.e qui veut être publié.e est bien obligé.e de savoir, selon le mot de
    Cocteau, « jusqu’où il peut aller trop loin ») et il cristallise les tensions politiques de la société (on
    considère Ionesco comme un auteur français, mais Césaire comme francophone).
    Penser la légitimité de la littérature permet d’interroger les instances de légitimation : en effet,
    qui légitime les oeuvres, qui les censure et comment ces phénomènes procèdent-ils ? L’on pourra
    également s’intéresser aux rapports entretenus par les écrivain.e.s avec les institutions (Église,
    Justice, Université, etc.) et aux stratégies qui leur permettent de déjouer la censure. Du reste, la
    récupération des oeuvres polémiques par les institutions (notamment les théâtres subventionnés, les
    programmes scolaires...) pourra être interrogée : de quelle manière la société, en faisant de
    l’auteur.e un.e de ses membres honoré.e et donc honorable, met-elle à mal les potentialités
    subversives de la littérature ?
    La question de la légitimité invite en outre à penser les processus de marginalisation. En effet,
    l’identité de l’auteur.e semble peser sur la reconnaissance de son oeuvre lorsqu’il s’agit d’une
    identité dite subalterne. L’on pourra ainsi interroger les obstacles auxquels sont confrontés des
    1 Ce texte est reproduit dans Gustave Flaubert, OEuvres complètes, t. III, 1851-1862, Paris, Gallimard, coll.
    « Bibliothèque de la Pléiade », 2013, p.533-535, ici p.535.
    2 Ce texte est reproduit dans Charles Baudelaire, OEuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la
    Pléiade », 1975, t. I, p.1206-1209, ici p.1207. Yvan Leclerc retrace l’histoire des procès de Madame Bovary et des
    Fleurs du mal dans Crimes écrits. La Littérature en procès au 19e siècle, Paris, Plon, 1991.
    3 Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme.
    4 Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme.
    5 Le procès, en autorisant la publication de la traduction allemande de Notre-Dame-des-Fleurs en 1962, suscita une
    révision des lois sur la censure touchant les oeuvres érotiques.
    auteur.e.s femmes ou issu.e.s de l’ancien empire colonial. Comment procède l’occultation de ces
    écrivain.e.s, à quel moment sont-ils.elles marginalisé.e.s et sous quels prétextes ?
    La légitimité a également partie liée avec la réception. Il pourra être intéressant d’aborder le
    poids des polémiques littéraires (procès, campagne de presse…) qui contribuent à consacrer une
    oeuvre ou bien à la condamner à l’oubli. En outre, le canon littéraire pose la question des genres
    illégitimes : que dire des littératures oubliées par les cadres d’études, qui échappent aux divisions
    des champs universitaires et qui risquent par là de demeurer invisibles ? Peut-on, par exemple,
    ouvrir les portes du canon littéraire à un.e écrivain.e pornographique ou à des auteur.e.s de genres
    illégitimes, tel que les romans de gare ou les contes pour enfant ?
    Les propositions de communication d’une demi-page, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique,
    doivent être envoyées à … avant le … 2018.
    Colloque organisé par le GRILL
    Groupe de Recherche Interuniversitaire en Langue et Littérature
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