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    La haine du théâtre.
    Les controverses sur le théâtre (XVIe-XIXe s.)
    François Lecercle et Clotilde Thouret (CRLC, Labex OBVIL, Paris Sorbonne)
    Labex Obvil
    Bibliothèque Ascoli, 17h-19h30

    17, rue de la Sorbonne, escalier C, 2e étage

    Durant l'ANNÉE 2015-2016, le séminaire se déroulera en deux phases. La première (16 décembre et 20 janvier 2016) prolongera le séminaire de l’an dernier, en évoquant les questions que nous n’avions pas eu le temps d’aborder. La deuxième abordera, dans le prolongement du colloque de Bologne/Modena (octobre 2015) et en préparation du colloque de la Sorbonne (décembre 2016), la question du scandale.

    Mardi 15 décembre 2015, 17h15-19h30 :
    « Haine du théâtre et haine des femmes »
    Bibliothèque Ascoli, 17, rue de la Sorbonne, escalier C, 2e étage.
    La haine du théâtre a été fortement associée, dans les premiers temps du christianisme, à une misogynie de clerc : les polémistes de l’Europe moderne ont hérité de ce tropisme misogyne du discours théâtrophobe. Le séminaire se penchera sur la pensée genrée du théâtre que les polémistes développent, sur la place des femmes sur la scène, sur la place des femmes dans le public et sur le fait que les traités et pamphlets, qu’ils soient pour ou contre le théâtre, sont presque exclusivement écrits par des hommes, comme si la polémique théâtrale était aussi inaccessible aux femmes que la théologie dogmatique.

    Mercredi 20 janvier 2016, 17h-19h30 :
    « La haine du théâtre : une question religieuse ? »
    Salle D 040, Maison de la recherche, 28 rue Serpente
    Depuis les Pères de l’Église, le théâtre est, le plus souvent, condamné par ses adversaires pour des raisons religieuses et morales. Après avoir, dans les séances précédentes, exhumé des motivations (politiques, économiques, sociales) bien moins affichées, il est temps de se pencher sur la part du religieux dans les polémiques théâtrales. Il s’agira de s’interroger sur l’identité des polémistes (laïcs ou clercs ? quels églises ou groupes religieux ?), sur les éventuelles spécificités du discours théâtraphobe/théâtrophile de ces groupes, sur les enjeux de foi (dans quelle mesure le discours théâtraphobe est-il l’instrument d’une guerre de religion ?) et d’apprécier les arguments spécifiquement religieux. Ce sera l’occasion de dissiper des malentendus (les puritains ne sont pas tous farouchement théâtrophobes, les jésuites pas tous théâtrophiles).

    Mercredi 11 mai, 17h-19h30 :
    « Théâtre et scandale : séance de présentation »
    Bibliothèque Ascoli, 17, rue de la Sorbonne, escalier C, 2e étage.
    Bilan du colloque de Bologne/Modène et présentation de la problématique.
    Cette deuxième phase débouchera sur une journée d’étude, le mercredi 8 juin, voir infra section 4.

    Atelier théâtrophobie et théâtromanie / Workshop Theatrophobia and theatromania
    Vendredi 18 et samedi 19 mars 2015 (Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne, salle 223).
    Co-organisé avec l’université de Chicago ; organisation F. Lecercle, L. Norman, C. Thouret.

    Comme celui organisé à Chicago l’an dernier, cet atelier comprendra des présentations synthétiques de textes significatifs ou atypiques, suivies de discussions collectives.

    Journée d’étude « Théâtre et scandale aujourd’hui »
    Mercredi 8 juin, maison de la recherche, 28 rue Serpente, salle 223.
    Journée consacrée aux scandales récents (suscités notamment par des spectacles de Romeo Castellucci, Rodrigo Garcia, Brett Bailey) avec la participation de S. Bottiroli, J.P. Cavaillé, B. Filippi.



    Après le séminaire de 2013-2014 et le colloque international « Débats et polémiques (Antiquité-XVIIIe s.) » qui s’est tenu les 23-25 octobre derniers, le séminaire de recherche reprend tout au long du second semestre.
    Les séances ne porteront pas sur les aires culturelles comme c’était le cas l’année passée mais sur des questions (la place de l'acteur/actrice, le rapport aux autorités, etc.). Dans le cadre posé pour chaque question, les intervenants réfléchiront en fonction des domaines qu'ils connaissent, de façon que la séance soit entièrement consacrée à des débats.

    ANNÉE 2014
    Mercredi 4 février
    « La haine du théâtre : une question politique ».
    On s’interrogera sur l’instrumentalisation des controverses sur le théâtre par la politique et l’instrumentalisation de la politique par les textes de controverse. On envisagera notamment l’attitude face aux autorités (dans quelle mesure la théâtrophobie est-elle une réponse à la politique théâtrophile des autorités ?), la nature des principes d’autorités invoqués, la théâtrophobie comme instrument de contrôle et de pouvoir, ou encore l’argumentation politique (quels sont les reproches plus spécifiquement politiques adressés au théâtre/spectacle ?)

    mercredi 11 mars : « La haine du théâtre : une question économique »

    mercredi 8 avril : « Haine du théâtre / haine du plaisir »

    mercredi 10 juin : « La place des acteurs/actrices »

    ANNÉE 2015

    mercredi 4 février, dans la Bibliothèque Ascoli (17, rue de la Sorbonne, escalier C, 2e étage), de 17h à 19h30 :

    « La haine du théâtre : une question politique ».
    On s’interrogera sur l’instrumentalisation des controverses sur le théâtre par la politique et l’instrumentalisation de la politique par les textes de controverse.
    On envisagera notamment l’attitude face aux autorités (dans quelle mesure la théâtrophobie est-elle une réponse à la politique théâtrophile des autorités ?), la nature des principes d’autorités invoqués, la théâtrophobie comme instrument de contrôle et de pouvoir, ou encore l’argumentation politique (quels sont les reproches plus spécifiquement politiques adressés au théâtre/spectacle ?)

    Dans le cadre posé pour la question, les intervenants réfléchiront en fonction des domaines qu'ils connaissent, de façon que la séance soit entièrement consacrée à des débats.

    Séances suivantes :
    mercredi 11 mars : « La haine du théâtre : une question économique »
    mercredi 8 avril : « Haine du théâtre / haine du plaisir »
    mercredi 10 juin : « La place des acteurs/actrices »

    PRÉSENTATION

    Parmi toutes les formes littéraires, le théâtre est sans doute l’une de celles qui ont eu le plus d’impact sur la vie culturelle. Cela tient au fait que, depuis l’époque de sa professionnalisation (fin XVIe-début XVIIe s.), il a été prioritairement conçu comme spectacle vivant et non comme texte à lire, si bien que c’est au théâtre que se forme l’idée d’un public qui, prenant conscience de lui-même, s’érige en instance collective de jugement. C’est aussi ce caractère public et collectif qui, à la même époque, a réveillé une hostilité qui s’était déjà exprimée chez certains Pères de l’Eglise. Cette hostilité s’est traduite, à partir des années 1570, par une série de crises à travers l’Europe, entretenues par une ample production de traités et de pamphlets qui, très vivace jusqu’à la fin du XVIIIe s., a eu des prolongements jusqu’au milieu du XIXe s.
    Il est grand temps de revenir sur une histoire qui a été très inégalement explorée, pour réfléchir sur les circonstances qui ont donné lieu à des polémiques (où, quand et comment se déclenchent-elles ?), pour analyser les argumentations développées, pour préciser l’image que le théâtre lui-même donne de ceux qui l’attaquent, et pour analyser les mécanismes et les enjeux de scandales qui sont presque aussi anciens que le théâtre lui-même. Les querelles du théâtre n’ont jamais été purement théâtrales, elles ont toujours fait appel au « peuple chrétien » ou à « l’opinion publique », en même temps qu’aux autorités religieuses et civiles. Il suffit du reste de travailler sur quelques cas concrets pour s’apercevoir que, au XVIIe siècle comme au début du XXIe, le scandale de théâtre est souvent l’expression déplacée de crises et de tensions d’une tout autre nature. Si l’argumentation est morale et religieuse, l’enjeu n’est pas seulement éthique ou théologique, il est aussi, bien souvent, politique, social, voire économique.
    Le projet « La haine du théâtre » (dir. François Lecercle et Clotilde Thouret), qui s’intègre dans le Labex OBVIL, a pour visée d’explorer cette histoire longue et mouvementée, à travers une série de séminaires, colloques et publications, et grâce à l’édition numérique des textes des controverses sur le théâtre (corpus français, anglais, italien, espagnol).
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